La vérité sur... l’enterrement du câble en France.

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Nico!
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La vérité sur... l’enterrement du câble en France.

Message par Nico! » jeu. 16 nov. 2006, 23:12

La vérité sur... l’enterrement du câble en France

Marginalisé par l’ADSL, le marché du câble paie encore son lancement calamiteux. Mais sa récente consolidation pourrait le faire ressurgir.

C’est l’histoire d’un enfant mal aimé. D’un beau ratage. D’un énorme gâchis… Dans le monde des télécoms, chacun y va de sa litanie pour décrire la longue agonie des câblo-opérateurs en France. Alors que le pays s’installe dans le peloton de tête mondial du haut débit et du triple play, le câble semble au plus mal, marginalisé par l’essor fulgurant de l’ADSL. Depuis fin 2004, le secteur s’est consolidé à marche forcée, donnant naissance à un nouveau monopole de fait (90 % du marché français), après l’ultime rap-prochement, l’été dernier, de Numéricâble et d’UPC-Noos, sous la bannière du fonds d’investissement britannique Cinven. Le nouveau groupe promet de gros investissements dans son réseau et de nouvelles offres très compétitives. « Il n’y a pas de raison que le câble n’ait pas sa place en France », martèle Philippe Besnier, président de Noos et de Numéricâble. Mais pour nombre d’observateurs, ce sursaut arrive trop tard, tant l’image du câble est aujourd’hui désastreuse.


En vingt-cinq ans d’existence, les câblo-opérateurs n’ont jamais réussi à s’imposer, collectionnant les impairs techniques et les vagues de colère de leurs abonnés. Distancés dans la télévision payante, ils ont également raté le coche de l’Internet haut débit, alors qu’ils étaient les premiers à se lancer, dès 1997, sur ce segment où leur part de marché ne dépasse pas aujourd’hui les 5 %.Signe de ce malaise, Noos vient d’annoncer la suppression de 792 emplois sur des effectifs de 1 341 personnes, provoquant un mouvement de grève dans les agences commerciales. Le câble n’avait assurément pas besoin de cette publicité supplémentaire.
Au banc des accusés, les coupables se bousculent. La responsabilité incombe à l’Etat, son interventionnisme hasardeux, ses réglementations ubuesques. La faute aussi à France Télécom, bien décidé à ne pas laisser le câble s’installer tranquillement dans les foyers à côté de la bonne vieille prise de téléphone, et menacer son monopole. Quant aux opérateurs, ils ont multiplié les gaffes marketing et commis le péché mortel de négliger leur clientèle.


Les erreurs du passé

La jeunesse tourmentée du câble a été détaillée dans le rapport « L’Economie du câble en France », réalisé en janvier 2003 par le spécialiste des médias Jean-Louis Missika. « Le plan câble, développé à partir de 1982, était un véritable appareil bureaucratique », commente-t-il aujourd’hui. Orange, alias France Télécom, se nommait à l’époque Direction générale des télécommunications. Le vaste chantier des premières années Mitterrand prévoyait le câblage de 52 villes françaises en l’espace de dix ans, avec l’objectif de poser quelque 10 millions de prises. Coût total estimé : 20 milliards de francs. Le délai sera largement dépassé, et France Télécom estime officieusement avoir dépensé au bout du compte quelque 30 milliards de francs – environ 4,5 milliards d’euros –, un chiffre invérifiable.

Le projet avait vocation à aménager le territoire, et impliquait très fortement les collectivités locales, qui disposaient, au travers du régime de la concession de service public, d’un important droit de regard. Elles exigeaient notamment des opérateurs le versement d’une redevance et le financement d’un canal local. Autant dire que ce secteur échappait à toute logique industrielle et commerciale.
Pour compliquer le tout, le législateur a décidé d’interdire à chaque opérateur de servir plus de 8 millions de personnes. Une règle insolite, que l’on ne retrouve pour aucun autre mode de distribution – satellite, TNT, ou même ADSL pour l’Internet –, et qui ne s’explique, selon Jean-Louis Missika, que d’une seule manière : « France Télécom avait obtenu une fragmentation du marché pour empêcher toute stratégie de communication et de distribution nationale. » Un bon connaisseur du secteur, qui préfère rester anonyme, avance un explication très simple : « France Télécom développait en même temps l’ADSL et ne voulait pas d’une technologie concurrente. Ils ont tout fait pour bloquer techniquement le développement du câble. » L’opérateur historique s’est notamment employé à déployer le réseau câble de telle manière qu’il soit difficile de le dissocier du sien. Ce qui a complexifié le développement. « Dans certaines villes, on ne sait même pas précisément où se trouve le réseau câble », affirme un expert. France Télécom aurait voulu décourager les investisseurs sur le long terme, il ne s’y serait pas pris autrement.

Avec le rapport Missika, « nous avons jeté un pavé dans la mare et le gouvernement a fini par bouger » , dit aujourd’hui un membre de l’Arcep, l’autorité chargée de réguler les télécoms, qui avait commandé cette étude. L’interdiction faite aux câblo-opérateurs de desservir plus de 8 millions de personnes a finalement été levée en décembre 2003, précipitant la consolidation du secteur. Loin de rebuter, le câble inspire alors investisseurs et industriels. Jacques Veyrat, patron de Neuf, s’intéresse de près au dossier Noos, mais son offre sera insuffisante. Thierry Breton, à la tête de France Télécom, réfléchit également à consolider l’industrie, avant de décider son désengagement. Le fonds Cinven, associé au petit câblo-opérateur Altice, fondé par Patrick Drahi (lire encadré ci-contre), met la main sur France Télécom Câble et NC Numéricâble pour 578 millions d’euros. Le leader, Noos, est finalement racheté par l’américain Liberty Media et fusionné avec UPC France. Montant total des opérations : 1,2 milliard d’euros.


Un avenir plus lumineux
Mais l’incursion américaine dans le câble français fait long feu. Liberty Media ne s’est pas adapté à l’exception française. « Ils étaient très crispés, ils se sont disputés avec TF 1 et Canal+, et, pour finir, ils ont subi de plein fouet la montée en puissance de l’ADSL », explique un bon connaisseur de l’industrie. Adieu Liberty, qui a cédé ses actifs français pour 1,25 milliard d’euros à Cinven et Altice. Le nouveau maître du câble prévoit d’investir 600 millions d’euros dans son réseau, notamment en poussant la fibre optique au plus près des abonnés. Dès la fin de cette année, l’opérateur lancera ainsi une offre Internet à 100 mégaoctets. « Et nous pouvons facilement monter à 300 méga », assure Philippe Besnier.
Surprise, le câble pourrait donc jouer les trublions dans la bataille pour le très haut débit que viennent d’engager Free, Orange et Neuf Cegetel. Pour Patrick Leleu, l’ancien PDG de Noos, le nouvel acteur unique du câble est « idéalement placé » dans les futures batailles des télécoms. « Ils ont une base de clientèle importante, une bonne technologie et des actionnaires puissants », observe-t-il. Ils sont aussi les seuls à disposer de leur réseau et à pouvoir s’exempter de France Télécom. De quoi en faire saliver quelques-uns.

Rachats à très haut débit
Décembre 2003Suppression du plafond de 8 millions d’habitants imposé à chaque opérateur de réseau câblé.
Juillet 2004L’américain Liberty Media rachète Noos et le fusionne avec UPC France (1,2 milliard d’euros).
Mars 2005LBO de Cinven et Altice sur France Télécom Câble et Numéricâble (578 millions d’euros).
Novembre 2005Cinven prend le contrôle d’Altice (525 millions d’euros).
Juillet 2006Cinven et Altice reprennent UPC-Noos pour 1,25 milliard d’euros.

Le petit opérateur qui a tout compris
En quelques années, Cinven, fonds d’investissement britannique qui gère plus de 7 milliards d’euros d’actifs en Europe, est devenu le principal acteur du câble en France en s’associant à Patrick Drahi. Ce polytechnicien de 43 ans est un pionnier de l’industrie. Dans les années 90, il avait fondé Médiaréseaux, un petit câblo-opérateur, qu’il avait adossé au géant néerlandais UPC, en 1998, avant de revendre le tout à Liberty Media, en 2000. La petite fortune amassée lui a permis de créer Altice avec la Société générale et le fonds Pechel, dont le tour de table comprend Dassault et LVMH. Avec Altice, il a pris le contrôle de trois câblo-opérateurs en Alsace, au Luxembourg et en Belgique, avant de s’allier à Cinven pour mettre la main sur France Télécom Câble et Numéricâble, puis UPC-Noos. Dans la foulée, le fonds britannique a pris 70 % du capital d’Altice. La méthode des deux partenaires est immuable : recours à l’endettement, garantissant un effet de levier important, et redressement spectaculaire des sociétés avec externalisation de certaines fonctions, comme les centres d’appels.


Source: Challenges.fr | 16.11.2006
par Gilles Fontaine
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oleander
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Re: La vérité sur... l’enterrement du câble en France.

Message par oleander » ven. 17 nov. 2006, 01:11

Nico aka Skinch a écrit :La vérité sur... l’enterrement du câble en France

Dès la fin de cette année, l’opérateur lancera ainsi une offre Internet à 100 mégaoctets. « Et nous pouvons facilement monter à 300 méga », assure Philippe Besnier.
Tous les effets d'annonces ne feront jamais rien face si la qualité de service ne suit pas !

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mercyland
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Message par mercyland » ven. 17 nov. 2006, 02:10

Surtout qu'ils commencent déjà à faire en sorte que ce qui est en place fonctionne avant de tracer des plans sur la comête...
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DeluSion
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Message par DeluSion » ven. 17 nov. 2006, 10:51

Moi je demande qu'a y croire, mais de la à le voir...

Perso j'au aucune antenne chez noos / NC en mesure de confirmer leur eventuelle offre 100mbps pour la fin de l'année...
Je me demande cependant comment on peut passer d'un réseau aussi mal maitrisé et si peu homogene à un réseau de fibre optique tout beau tout 9 capable de délivrer 100mbps...
De plus personne ne parle des vitesses en upload....ils seraient bien capable de faire du 100mbps/1mbps ce qui serait vraiment risible.

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Message par Nico! » ven. 17 nov. 2006, 10:59

Ca ne sera certianement pas pour la fin de l'année ...

La conf de presse du 30 va annncer cela pour 2007 dans certaines aglomérations à mon avis ...
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DeluSion
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Message par DeluSion » ven. 17 nov. 2006, 11:18

Nico aka Skinch a écrit :Ca ne sera certianement pas pour la fin de l'année ...

La conf de presse du 30 va annncer cela pour 2007 dans certaines aglomérations à mon avis ...
Qui vivra verra alors...

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jnq
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Message par jnq » ven. 17 nov. 2006, 13:00

Bonjour, nous avons déjà eut de belles promesses de ce monsieur qui n'ont jamais été tenu comme le 30 meg actuel qui devait être lancé en avant première dans six villes en juin dernier ! On voit le débit réel du 30 meg. Donc comme d'habitude un tel décalage entre les propos et la réalité que ce monsieur est d'un ridicule absolue et qu'il coule lui même ça propre boite pour le plaisir des actionnaires qui s'en mettent pleins les poches.

Et nous nous n'avons qu'un service lamentable. Vive 2007 et les class action !

cordialement
Modifié en dernier par jnq le ven. 17 nov. 2006, 14:45, modifié 1 fois.

cyrilToulon
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Message par cyrilToulon » ven. 17 nov. 2006, 13:01

salut !
suivant les infos connues par le technicien (employé noos) les demandes de travaux pour la pose de fibre a été faites a la mairie de Toulon et les travaux commenceront avant la fin 2007.. Ubuesque sachant que le reseau n'a que 4 ans...... comment depenser de l'argent a rien...
Net 30megas (17-18 megas en reel) + TV

astrodom
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Message par astrodom » ven. 17 nov. 2006, 14:27

Pour mieux se faire une idée des capacités du cable de rebondir, il serait intéressant de mieux connaitre leur puissance d'équipement.


Quelqu'un serait il donner sur le forum;

Le nombre de prises installées du cable ?
(info primordialles, car ce reseau donnerait le potentiel de croissance de leur activité.)

Le nombre de client total en France du cable toutes solutions confondues?
Modifié en dernier par astrodom le ven. 17 nov. 2006, 18:41, modifié 1 fois.

The Yoda
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Message par The Yoda » ven. 17 nov. 2006, 15:28

Merci pour l'article skinch.

Il est intéressant de constater que jusqu'à présent, altice et cirven ont redressé des situations liées à des coûts trop élevés... Voyons maintenant comment ils redressent des problèmes de mécontentement des clients...

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