Parts de marché dans l'ADSL, la Fibre Optique et le mobile

Une information à partager sur le câble, la fibre optique sur le site, ou sur un autre sujet ? C'est ici !

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hammett
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Message par hammett » mer. 20 juin 2018, 07:00

Après la publication des résultats des opérateurs à fin mars 2018, il est possible de synthétiser l’évolution du chiffre d’affaire.

Précisions
- Les données (exprimées en milliards) sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR.
- Le chiffre d'affaire d'Orange France a augmenté de 2,1% entre le T1 2017 et le T1 2018, alors qu’il avait baissé de 0,7% entre le T1 2016 et le T1 2017.

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Le détail
Bouygues Telecom au prix de très lourds efforts poursuit sa lente remontée et fait maintenant quasi systématiquement mieux que Free.

Free est quasi à l’arrêt sur ce trimestre, c’est le mobile qui lui permet d’afficher un chiffre positif. Free a plus de mal, les promotions des ventes privées se font sentir.

Orange France repasse dans le vert après plusieurs années dans le rouge, son chiffre d’affaire progresse d’une année sur l’autre. En même temps, commercialement Orange n’est pas dans une politique de promotions. A confirmer.

SFR voit son chiffre d’affaire continuer à baisser, mais c’est moins pire. Le gain de nouveaux clients se fait à coup de promotions. Globalement, SFR continu de payer la perte de clients alors que sa politique de contenus ne porte pas ses fruits.
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » jeu. 21 juin 2018, 06:43

Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°293

Free et sa couverture mobile
Lors du Freday2018 et selon Freenews qui en fait le compte-rendu, Xavier Niel est intervenu notamment sur le déploiement mobile. Le moins que l’on puisse dire est que Free a beaucoup de travail et un planning serré. Une certaine autocritique est venue ponctuer le propos : “On pensait couvrir la France avec 10 000 à 12 000 antennes”, chiffre se basant sur le nombre d’antennes déployées par ses concurrents lors du lancement de Free Mobile. Sauf que depuis la concurrence a progressé dans la densification, le chiffre final “sera plutôt 18 000 antennes“. A voir si la concurrence aura progressé en 2020…

L’itinérance avec Orange devant disparaitre fin 2020, cela fait entre 6 000 et 8 000 sites supplémentaires à couvrir par rapport aux estimations initiales. A fin mai, Free avait mis en service 12 947 sites. Il en reste 5 000 à faire en 30 mois. Début mai 2017, Free avait mis en service 9 251 sites soit +3 696 sur 12 mois. L’objectif est donc jouable pour pouvoir se mettre à niveau de la concurrence et surtout de Bouygues Télécom.

A titre de comparaison au 1er mai 2018, Orange était à 22 241. Toujours à titre de comparaison, sur les supports 4G, entre le T1 2017 et le T1 2018, Free a déployé 2099 supports 4G.

Bref Free va y arriver, mais l’effort sera plus long et plus couteux que prévu par rapport à l’objectif initial.

Vivendi
Finalement, Telecom Italia ne va payer l’amende de 74,3 millions d’euros infligé le 9 mai dernier par le gouvernement italien pour manquement à ces obligations d'information concernant le resserrement de contrôle du groupe français Vivendi sur l'opérateur en 2017. TIM avait déposé un recours La Tribune (09/05) et un tribunal italien a suspendu cette amende (tradingsat (07/06).
Comme quoi depuis que Vivendi n’est plus majoritaire au Conseil d’Administration de TIM, la guérilla juridique semble prendre une autre tournure.

Altice
Le 8 juin, Altice a annoncé avoir finalisé la séparation de ses activités américaines et européennes. Altice Europe va réunir les activités d’Altice en France, au Portugal, en Israël et en République Dominicaine. Pour Altice, cela va permettre : "à chaque entité de se concentrer davantage sur les opportunités de création de valeurs sur leurs marchés respectifs".

Altice Europe se réorganisera en trois entités : Altice France, Altice International (active au Portugal, en Israël et en République dominicaine) et une nouvelle filiale de télévision payante. Altice espère avoir bouclé ces opérations, avec les contraintes légales afférentes, avant la fin du premier semestre 2018 (Le Monde, 09/01).
Cela va permettre à Altice de ne pas plomber ses activités américaines avec la dette liée à ses activités européennes.

Lors de la présentation de ses résultats à fin septembre, Altice avait publié un graphique sur le planning de remboursement de sa dette afin de montrer l’évolution des remboursements de la dette entre 2017 et 2028. Sur 2016 et 2017, Altice a refinancé pour environ 34,8 milliards d'euros de dettes au total. 85% de sa dette est financé à taux fixe, ce qui le met à l’écart d’une remontée des taux. Il n’y a donc pas d’échéances majeures avant 2021.


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Afin de réduire sa dette européenne de 31 milliards, la vente du patrimoine se poursuit. Altice a annoncé qu’il vendait ses pylones pour 2 ?5 milliards d’euros au fonds américain KKR en France (10,198 sites) et Morgan Stanley et Horizon Equity Partners au Portugal (2,691 sites). L’accord prévoit la vente, d’ici à 4 ans, en France de 1.200 sites pour 250 millions supplémentaires de 400 sites pour 60 millions au Portugal.

Altice Portugal
Comme prévue, Altice a abandonné son projet de rachat à 440 millions du portugais Media Capital à l'espagnol Prisa. Après la notification de l'autorité portugaise de la concurrence, le délai pour la conclusion de l'opération s'est écoulé sans réponse d’Altice. Cela va permettre à Altice de ne pas augmenter sa dette, mais cela enfonce un peu plus son idée de convergence (Le Figaro, 18/06).
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » ven. 22 juin 2018, 06:07

Brèves du sport business et de la TV payante – n°264

beIN Sports
beIN Sports vient d’annoncer la reconduction de ses droits du diffusion du Calcio en France et ce jusqu’en 2021. Le montant du contrat n’a pas été divulgué.
Il reste quelques droits sur le marché comme la Coupe d’Italie, la Coupe d’Espagne ou encore la FA Cup. A l’automne sera remis sur le marché les droits de la Premier League sur la période 2019-2022.

Droits média de la FIFA
Selon un rapport de l’institut Nielsen, les recettes tv de la FIFA pour la coupe du monde 2018 vont atteindre 3 Milliards de $ contre 2,4 en 2014. En 2002, ce montant s'élevait à 1,2 Milliards.

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RMC Sport
Selon l’Equipe, RMC Sport va être proposé à 9€ pour les clients SFR et à 19€ pour les autres. Cs tarifs entreront en vigueur le 3 juillet. A la rentrée, RMC sport va diffuser la Ligue des Champions et la Ligue Europa, et la Premier League. Les autres droits de RMC Sport sont le championnat portugais de foot, la Premiership (rugby), la Jeep élite et l’Euroligue (basket) et Ligue de Diamant (athlétisme).

Pour 350 millions, SFR avait remporté les droits de la Ligue des champions en mai 2017, succédant à beIN Sports et Canal+ qui dépensaient 160 millions d'euros par an. Il s’agit maintenant de les rentabiliser. A l’automne les droits du championnat d’Angleterre seront remis sur le tapis avec Canal+, beIN Sports et Mediapro à l’affut. Ce sera aussi un enjeu pour RMC Sport de garder la diffusion afin de justifier le prix de l'abonnement.

A ce jour, RMC Sport n’a annoncé aucun accord pour être repris soit par un concurrent, soit par CanalSat, et sans de sérieuses promotions, il va être compliqué de vendre le bouquet. Lors de la présentation de RMC Sport, Alain Weill a déclaré que l’objectif était d’avoir 1 million de clients rapidement pour atteindre 3 millions à terme.

Mi-février, Orange s’était montré intéressé par la reprise du bouquet, Stéphane Richard déclarant chez Bloomberg : "Nous sommes ouverts d’esprit pour discuter avec Altice à propos de la distribution de ces programmes – je parle de la Champions League en France. Je pense que beaucoup de personnes veulent être en mesure de regarder ces matchs et nous allons essayer de trouver un accord avec Altice".

Depuis rien n’a – semble-t-il – avancé. Sauf qu’Orange pourrait reprendre Altice Studio et rentrer dans OCS et qu’un accord plus global pourrait se faire avec la reprise de RMC Sport. Dans le cadre de la reprise de de TF1, il avait été également été annoncé un accord entre Bouygues et SFR pour la reprise du bouquet RMC Sport.

Mi-Février quelques chiffres étaient sortis dans le JDD et l'offre OTT de SFR sport ne comptait qu'une petite trentaine de milliers d'abonnés et pour Les Echos, c'était plutôt de l'ordre de 15 000 clients (sans compter l'offre OTT SFR Sport couplée avec BeIN sports, lancée en février).
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » lun. 25 juin 2018, 07:13

Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°294

Stéphane Richard et la consolidation des Télécoms
Lors d’une interview au quotidien Le Monde (20/06),Stéphane Richard, le PDG d’Orange, est encore revenu sur la consolidation des télécoms, pour lui : "Je reste convaincu que la taille du marché français et l’importance des investissements à réaliser dans les années qui viennent, pour terminer le déploiement de la fibre optique et préparer la 5G, rendent difficile la viabilité de quatre opérateurs (…) Deux des quatre opérateurs français [Free et Bouygues Telecom] ne dégagent aucun free cash-flow [flux de trésorerie disponible]. Passer de quatre à trois opérateurs reste souhaitable. Tout dépendra de la capacité des opérateurs à se mettre d’accord. Nous avons essayé il y a deux ans. D’autres discussions vont peut-être démarrer ou se poursuivre. Si on peut y contribuer en facilitant les choses, on le fera.".

A l’international Portugal Telecom – détenu par Altice – pourrait intéresser Orange, mais Altice n’est pas vendeur et Orange devrait débourser 7 milliards d’euros, mais ce serait cohérent avec sa présence en Espagne. Par contre, hors de question d’investir dans Telecom Italia car la situation économique et politique n’y pas très claire.

Enfin, concernant SFR, le constat est vachard, quoique aussi factuel : "Ils viennent de renoncer à leur opération au Portugal, et n’ont pas été candidats pour l’acquisition des droits du foot. La chaîne sport de SFR va être limitée en termes de contenus. Enfin, on n’entend plus parler de la chaîne cinéma Altice Studio. La grande stratégie de convergence d’Altice a du plomb dans l’aile. De plus, ils ont décidé de constituer un groupe de médias gratuit, qui n’entre pas du tout dans cette approche.".

De solides rumeurs annonçaient un possible rachat d’Altice Studio par Orange, mais la question n’a pas été évoquée, ni celle concernant une reprise de SFR Sport.

Privatisation pour Orange ?
Selon le quotidien (Les Echos 22/06), après la Française des Jeux (FDJ), Aéroports de Paris (ADP) et Engie, pourrait enclencher un processus de privatisation partielle ou totale d’Orange, Air France-KLM, Renault et Peugeot. Dans ce cadre, et en cas de vente totale, Orange pourrait rapporter 8,8 milliards d’euros à l’Etat.

L’Etat sautera-t-il le pas un jour ? Et le fera-t-il complètement ? Cela serait un possible big bang dans le secteur, ce sera donc plutôt après la fin du déploiement du très haut débit.

Free rééquilibré par l’Arcep
L’Arcep a rééquilibré en faveur de Free plusieurs dispositions des accords passés entre l'opérateur télécom et Orange pour cofinancer le déploiement de la fibre en dehors des zones très denses du territoire La Tribune (20/06).

Free (Iliad) a obtenu notamment une prolongation à 40 ans des droits d'usage sur le réseau co-financé, contre 20 actuellement et pourra également obtenir de l'opérateur historique de meilleures informations sur la formation de ses tarifs d'accès au réseau co-financé. Enfin l'Arcep a estimé qu'Orange devait permettre à Free d'utiliser les fibres surnuméraires pour raccorder des antennes relais.

Le surnuméraire va-t-il devenir une denrée plus rare ?

SFR
Deux organisations syndicales, la CFDT et l’UNSA obtiennent l’allongement de l’accord sur le plan de départs volontaires jusqu’à fin 2020. Cet accord, négocié en 2016, avait encadré le plan de départs volontaires, qui avait abouti à la suppression d’un tiers des effectifs du groupe, mais à des conditions très généreuses.

SFR s’est engagé à maintenir l’effectif à 9 400 personnes. Ah bon ?
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » mar. 26 juin 2018, 07:50

Après la publication des résultats de Bouygues, Free, Orange et SFR, voici le tableau récapitulatif sur l’ARPU fixe et l’ARPU mobile à fin mars 2018. Cela permet de dégager quelques tendances.

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Précisions
- Les données (exprimées en euros) sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR à partir des moyennes trimestrielles. Pour le détail, se reporter à la définition de chaque opérateur.
- Free, par pudeur, ne publie pas d’ARPU mobile. Pour ce tableau, c’est donc un calcul : chiffre d’affaire mobile / nombre de clients / nombre de mois.
- En fonction de nouvelles normes comptables, Orange calcule maintenant l’ARPO (chiffre d’affaire par offre) et plus l’ARPU (chiffre d’affaire par client) voir le document. Globalement, cela augmente sur le fixe, mais baisse sur le mobile, mais au final, c’est équivalent à l’ARPU. La présentation est différente.
- Pour lire le tableau : Orange déclare un ARPO fixe de 39,0€ en hausse de 4,6% sur 12 mois.
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » mar. 26 juin 2018, 07:51

Le détail
Bouygues Telecom, la baisse est générale, aussi bien sur le fixe que sur le mobile. Bouygues gagne des clients, mais ils rapportent de moins de moins. De peu, Bouygues Telecom est l’opérateur avec la moyenne d’ARPU la plus faible sur le fixe et le mobile.

Free est en forte baisse sur le fixe et le mobile, le gain de clients se faisant essentiellement via des promotions, cela fini par avoir une incidence. Afin de financer le mobile, l’Arpu fixe va devoir rester un à bon niveau, d’ou l’urgence à sortir une nouvelle box premium. Free ne va pas pouvoir avoir de tels résultats trop longtemps.

Orange France, progresse fortement sur le fixe avec la montée en gamme de la fibre optique et les offres convergentes. Sur le mobile, c’est étal, mais Orange n’est pas rentré dans la bataille des promotions. En moyenne (fixe + mobile), il présente les meilleurs chiffres des 4 opérateurs.

SFR, baisse sur le fixe et le mobile. Même le très haut débit n’arrive pas à tirer la locomotive. SFR regagne des clients et ceux qui restent ne dépensent pas assez.
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » mer. 27 juin 2018, 08:32

Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°295

"Netflix à la française", c'est un tic de langage (et un manque d'imagination ?) qui revient très régulièrement. Florilège.

Canalplay
L’Express donne quelque chiffre sur ce qu’aurait pu être le premier Netflix à la française : Canalplay. En 2017, le service de VOD aurait atteint 294 000 clients, en hausse de 20 000 sur l’année. Canalplay avait 520 000 clients en août 2014 (avant l’arrivée de Ntflix) 770 000 en septembre 2015, 614 000 en juin 2016.

Salto
Selon Le Figaro (14/06), un Netflix à française devrait voir le jour et devrait associer France Télévisions, TF1 et M6 cette plateforme serait payante avec deux tarifs, un à 1,99€, l’autre à 6,99€. France Télévisions apporterait son catalogue de 15 000 titres. A Suivre…

Free
Il y en a un autre qui veut devenir un « Netflix à la française », c’est Xavier Niel et c’est en rapport au lot de droits de Ligue 1 (résumes et magazine VOS) acquis pour 50 millions par an. Xavier Niel veut "créer le Netflix de la Ligue 1" Univers Freebox (13/06). Précédemment, ce lot a déjà été commercialisé par Orange, l'Equipe et beIN Sports sans que cela développe un enthousiasme débordant.

Orange
En mars 2017, Stéphane Richard était revenu sur son projet avorté de « Netflix à la française » : "Je suis triste que nous n'ayons pas été capables de créer, en Europe, un service de type Netflix (…) Il y a quelques mois, avec deux patrons de chaîne, nous sommes allés au ministère de la Culture.". Mais il fallait d’abord faire évoluer la chronologie des médias.
Orange a travaillé, il y a deux ans, sur un tel projet avec les groupes France Télévisions, M6 et TF1. (Satellifax 03/2017). Orange pourrait passer une alliance avec Altice Studio.

Vivendi
A noter qu’en Italie, Vivendi se voulait le Netflix du sud en voulant rapprocher Telecom Italia, Mediaset et des activités en Espagne et Canal+. Depuis, Vivendi a été quasiment chassé de Telecom Italia et Canal+ court derrière les clients.
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » jeu. 28 juin 2018, 08:56

Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) – n°296

TNT/Telecoms : le match ?
Dans un entretien au quotidien Les Echos (20/06), Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, estime que le déclin de la télévision par la TNT est inéluctable et donc que les fréquences TNT soient réattribuées aux opérateurs télécoms.

Est-ce si simple ?

Si la TNT s’érode, selon l’observatoire du CSA, 23,6% des foyers reçoivent encore la télévision uniquement par la TNT. Remplacer une réception gratuite par le satellite ou l’adsl ou lorsque le pays sera couvert à 100% en très haut débit, cela aura forcément un coût pour l’utilisateur. D’autre part, la loi stipule que ces fréquences resteront utilisées par la télévision jusqu'à fin 2030. Toutefois, la loi prévoit un point d'étape en 2025.

Les chaînes TNT, en échange de leurs fréquences, s'engagent à investir dans la création française : films, fictions, documentaires, etc. Et les chaînes sans fréquences TNT ont des obligations beaucoup plus légères. A ce jour, il n’y a rien de pérenne et de chiffré pour remplacer ce financement.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) estime que la TNT (télévision numérique terrestre) fait partie de l'avenir de l'audiovisuel : "Le développement de modes de diffusion concurrençant la TNT ne saurait en sonner le glas (…) "La TNT n'a pas vocation à être le parent pauvre de l'audiovisuel", a assuré son Olivier Schrameck Le Figaro, 26/06).

Il y a aussi la guéguerre entre régulateurs et qu’un rapprochement entre Arcep et le CSA est revenu dans le débat public dans le cadre de la future réforme de l'audiovisuel public, le CSA s'est dit favorable à des coopérations avec l'ensemble des régulateurs du secteur (Cnil, Hadopi, Arjel...). Le président de l'Arcep est toujours un brin provocateur dans ses déclarations, ce serait aussi un moyen pour l’ARCEP de prendre le pas sur le CSA et par la même occasion de se donner un peu de boulot.

Altice veut passer en force
Dans le cadre de la loi ELAN (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) que les députés viennent tout juste d'examiner en première lecture à l'Assemblée nationale. Altice pousse pour l’adoption d’un amendement afin de remplacer la convention d'immeuble actuelle.

Par rapport à la loi de 2008, le changement serait le suivant : si le déploiement de la fibre optique ne nécessite pas de nouveaux travaux, l’opérateur devra simplement informer la copropriété. Ce qui permettrait à Altice de rajouter de la fibre optique dans les « gaines » des immeubles où se trouvent déjà des câbles coaxiaux.

Sollicité par Altice, l’ARCEP est contre : " Dans son avis, l'Autorité émet les plus grandes réserves sur les mesures proposées par SFR concernant la modernisation des réseaux câblés existants : ces mesures remettent en cause l'équilibre entre opérateurs et propriétaires, résultant de la loi de modernisation de l'économie de 2008, et seraient également source d'inefficacité économique dans les déploiements. De telles mesures pourraient enfin contrarier la dynamique des déploiements et s'avèreraient ainsi contreproductives au regard de l'objectif d'accélération des déploiements.".

THD : accord entre Orange et SFR
L’Arcep vient de donner son aval à l’accord (Le Monde, 15/06) entre SFR et Orange sur le partage des villes moyennes (zone AMII) pour le déploiement du très haut débit. SFR récupère 1,2 million de prises supplémentaires en plus des 1,4 millions déjà prévues et retrouve donc quasiment les 20% du départ.

Selon le communiqué de l’Arcep, cela donne précisément :
- Orange propose de s’engager sur 2 978 communes totalisant environ 11,10 millions de locaux : cette proposition représente environ 30 % de la population, 7 % du territoire et 30 % du nombre de locaux en France ;
- SFR propose de s’engager sur 641 communes totalisant environ 2,55 millions de locaux : cette proposition représente environ 8 % de la population, 1,5 % du territoire et 7 % du nombre de locaux en France.

Soit 18,7% pour SFR et 81,3% pour Orange.

Dans son communiqué, l’Arcep souligne que Orange s’engage de rendre raccordable 92%des locaux pour fin 2020 et 100% pour fin 2022. SFR s'engage lui pour 92% à fin 2020. Ces engagements ont valeurs juridiques, ce qui permettra à l’Arcep de sanctionner d’éventuels manquements. L’Arcep rappelle que cela va nécessiter une intensification des efforts de déploiement et une relation étroite avec les collectivités locales.

Pour rappel, en février dernier, SFR s’était vu débouté par le Tribunal de Commerce de Paris de sa demande à Orange de renégociation d’une plus grande part des déploiements de la fibre dans les agglomérations moyennes, qu'elle avait abandonnées un temps après son rachat par Numéricable.

L'accord de 2011 prévoyait qu’Orange déploie 80% des prises, SFR 20% et a été réajusté depuis le rachat de SFR par Numéricable à respectivement 87% et 13 %.

En Février 2017, l’ARCEP avait invité Orange a faire un effort envers SFR et avait invité "les acteurs à aller vers un partage plus équilibré, en accord avec l'Autorité de la concurrence et le gouvernement, pour permettre une accélération du déploiement de la fibre". Orange avait rétorqué qu’il avait remplacé SFR dans beaucoup de villes, SFR privilégiant le câble au détriment du Ftth.

Mi-novembre 2017, Julien Denormandie - Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Aménagement du Territoire – avait déclaré : "Nous n’allons pas ouvrir cette boite de Pandore qui est le redécoupage des zones RIP et AMII. Il nous faut un cadre stable pour aller plus vite. La loi permet d’aller dans des engagements contraignants.", alors que l’Arcep voulait : "un repartage rapide des déploiements de fibre optique en zone AMII assorti d’engagements juridiquement contraignants.".

Finalement, Orange et SFR retrouvent le partage d'origine. Reste à bien travailler.
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » ven. 29 juin 2018, 07:25

Brèves du sport business et de la TV payante – n°265

Canal+
Maxime Saada - le patron de Canal+ - était auditionné par le Sénat ce mercredi 27 juin. L’occasion de revenir sur l’actualité du groupe et c’était en mode plutôt dépressif.

Il a défendu la stratégie de Canal+ concernant l’appel d’offre de la Ligue 1 : " Nous avons fait le choix de la survie. (…) Investir plus et mettre ce qu'a mis Mediapro, c'était la mort immédiate ou quasi-immédiate du groupe Canal Plus.".Il a indiqué que Canal+ examinait les recours juridiques possibles

Sur un éventuel rapprochement avec beIN Sports : "c'est possible, mais sans doute trop tard. Nous avons été affaiblis, mais BeIn aussi. Est-ce que c'est en fusionnant deux malades [qu'on guérira]? Je ne sais pas...". Il y a deux ans, ce rapprochement avait été refusé par l’Autorité de la Concurrence.

Il est revenu sur Canalplay : "On nous a tué CanalPlay. CanalpPlay avait 800.000 abonnés, était le leader en France, mais n'avait pas le droit de proposer d'exclusivités. CanalPlay est passé à 200.000 abonnés, ça s'est terminé en deux ans. Nous avons été rayés de la carte en deux ans sur ce marché qui est en train de se substituer à la télévision...". Pour Canal, c’est l’ADLC qui est directement responsable, sans s’interroger sur les propres responsabilités de Canal+, à savoir ne pas développer un service qui aurait pu concurrencer l’abonnement à la chaine premium et la non remise en cause de la chronologie des médias, favorable à la chaine premium.

Par ailleurs, Maxime Saada a laissé entendre qu'il redemanderait à bénéficier d'une fréquence en TNT à l'expiration en 2020 de sa fréquence terrestre actuelle: "cette fréquence TNT, c'est plus de 600.000 abonnés, c'est un élément structurant de l'économie de Canal Plus" (bfmbusiness 27/06).

beIN Sports
Florent Houzot - le directeur de la rédaction de la chaine - a annoncé via twitter que la chaine diffuserait la Copa América 2019 qui se déroulera au Brésil l’été prochain, tout comme la prochaine Coupe d’Afrique des Nations début 2019.
D’autre part, la chaine annonce de bonnes première audiences pour la première semaine de la Coupe du monde (l’Equipe, 22/06). Le record a ainsi été réalisé lors d'Iran-Espagne (0-1), le 20 juin, avec 1 321 000 téléspectateurs de moyenne et un pic à 1 517 000. Globalement, l'audience de la chaîne est en augmentation de 45% par rapport au Mondial 2014, au même moment de la compétition.

Volley ball
Un sport collectif qui est toujours un peu l’éternel oublié des médias. Alors que la chaine l’Equipe avait acquis les principaux droits de diffusion du championnat, au fil du temps la diffusion a disparu en visibilité. C’est pour cela que la Ligue Nationale de Volley vient de lancer une consultation auprès des diffuseurs pour l’exploitation des droits TV de la Ligue A Masculine et de la Ligue A Féminine à partir de la saison prochaine.
La réponse dans quelques semaines puisque les discussions doivent aboutir d’ici la mi-juillet (mediasportif, 22/06).
- @hammett_92

hammett
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Message par hammett » lun. 02 juil. 2018, 08:00

Retour sur quelques chiffres et statistiques (hors résultats financiers) à la suite de la publication des résultats d'Orange au 31 mars. Ces chiffres portent sur l’activité fixe et sur l’activité mobile.

Comme depuis de nombreux trimestres, Orange s’appuie sur le FTTH, le m2m et Open pour présenter de solides résultats commerciaux. Sosh a repris sa phase de décélération. Le recrutement sur le Ftth est sur une bonne dynamique et la priorité semble être le développement des offres convergences Open. Hors Sosh, Les offres mobiles sont vraiment les délaissées du catalogue.

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* en milliers

Très haut débit
Sur ce trimestre, c’est un gain de 130 000 clients. Ce qui est retrait par rapport au T4 2017, mais mieux qu’au T1 2017. Même si la concurrence monte en régime, Orange ne semble pas pouvoir ou vouloir augmenter la cadence. Orange n’indique plus la proportion de nouveaux clients sur les gains Ftth.

Les clients FTTH représentent 22,6% de sa base clientèle contre 21,2% à fin 2017, 13,0% à fin 2016, 8,9% à fin 2015, 5,4% à fin 2014, 3,2% à fin 2013 et 1,8% à fin 2012.

Le nombre de clients avec une offre Open est de 8,872 millions et représente 48,0% des clients du fixe, en augmentation de 0,2% sur ce trimestre. Orange ne donne plus le nombre de clients en bas débit. A fin décembre il en restait 2 000.

Téléphonie mobile
Sur les forfaits, Orange progresse de 363 000 nouveaux clients (388 000 sur le T4, 591 000 sur le T3, 752 000 sur le T2, 604 000 sur le T1, 727 000 au T4 2016, 435 000 au T4 2015).

Sosh progresse de 8 000 nouveaux clients et représente 12,5% des clients avec un forfait contre 12,6% à fin 2017, 12,4% à fin 2016, 12,2% à fin 2015 et 11,2% à fin 2014. Et représente 11,4% de l’ensemble des clients chez Orange contre 11,4% à fin 2017, 11,8% à fin 2016, 10,3% à fin 2015 et 9,1% à fin 2014. C’est une relative stagnation.

Sur le prépayé, c’est encore et toujours la chute, mais si elle est moins importante que lors des trimestres précédents. Pour le quatrième trimestre consécutif, les Mvno’s repartent à la hausse et le cap du million a été passé sur le T1.
- @hammett_92

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