Panne de l'Internet français : les « victimes » enquêtent

C'est ici que vous devez poster les articles sur que vous souhaitez partager avec la communauté.

Modérateurs : QSonic, Odo, Nico!, Macpeace, David M, Frédéric Fellague, Esteban, Maxximum, BARNABE

Répondre
Avatar du membre
Nico!
Team GC
Messages : 20936
Enregistré le : jeu. 01 avr. 2004, 09:46
Localisation : FTTH @BoulBi'
Contact :

Panne de l'Internet français : les « victimes » enquêtent

Message par Nico! » lun. 10 avr. 2006, 12:32

Panne de l'Internet français : les « victimes » enquêtent
Echaudés par deux pannes en un mois, les clients de l'hébergeur Redbus vont mener des audits indépendants pour juger de la qualité de leur fournisseur. L'ensemble du secteur promet de nouveaux investissements.

« Deux fois en un mois, cela commence à faire beaucoup. Nous allons demander un audit indépendant. » Pour Sébastien Remijy, directeur commercial de Power-Heberg, client de l'hébergeur Redbus depuis trois ans, la panne de fin mars est celle de trop.

Chez Influe (spécialiste EDI), on estime être passé à deux doigts du drame. « Si cette panne était survenue en semaine, cela aurait été catastrophique », affirme Jean-Marc Aubin, responsable technique d'Influe. En effet, en installant ses 80 serveurs chez Redbus, la société lui a confié 25 % de son chiffre d'affaires.

Au-delà de la panne, c'est le manque de transparence de Redbus qui irrite. « Il n'y a pas eu de communication. Aucune transparence », lance Jean-Marc Aubin. Certains clients ont préféré déménager leurs serveurs dans la nuit pour les installer dans un autre centre.

Les serveurs-lames pointés du doigt

Stéphane Duproz, le directeur général de Redbus France, comprend la déception, voire la colère de ses clients. « Nous ne pouvons plus aujourd'hui garantir une disponibilité de 100 %. Nous continuerons de proposer une qualité de service à 100 %. Et si cela se reproduit, nous paierons encore les pénalités prévues. »

Pour les audits externes, Redbus promet de jouer la transparence : « Nous sommes là pour servir nos clients. Mais nous ne pourrons pas recevoir 50 demandes d'audit différentes. Ce serait trop compliqué », déclare le directeur général, visiblement fatigué par la tension de ces derniers jours.

Selon lui, de nombreux centres de données nécessitent des aménagements. Notamment en raison des serveurs-lames qui se montrent beaucoup plus délicats et gourmands en matière d'alimentation électrique. Un avis que partage en partie Fabrice Coquio, le directeur général du concurrent Interxion France. « La panne du week-end dernier va obliger le secteur à se professionnaliser ! Il ne faut pas vendre plus que ce dont on dispose. Surtout s'agissant de la puissance électrique, assure-t-il. Pour faire face aux nouvelles demandes - en particulier à celles des clients équipés de serveurs-lames -, nous lançons la construction d'un troisième centre à Saint-Denis. Il sera destiné à la haute densité. »

La récente panne de Redbus a concerné principalement l'accès aux sites internet. Mais, peu à peu, ce sont les entreprises qui risquent de pâtir des manquements des hébergeurs. Il y a deux ans, Interxion réalisait 95 % de son chiffre d'affaires avec les opérateurs et les fournisseurs d'accès. Cette clientèle, en 2006, ne représentera plus que 40 % - avant tout des banques ou des infogérants.

Selon Telehouse, un autre hébergeur indépendant, les sociétés n'ont pas d'autre choix que de se tourner vers l'hébergement, car elles seront de moins en moins capables d'alimenter elles-mêmes les nouvelles races de serveurs. De même, « les entreprises ne sont ni des agents immobiliers ni des experts en sécurité incendie », affirme encore Telehouse dans un document intitulé « Les sept raisons de faire appel à un centre de données externalisé »

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Les 3 jours d'inquiétude d'un client de Redbus
Tout au long de la panne de Redbus, l'hébergeur OVH a tenu ses clients informés via un forum.

Dimanche 26 mars
11h19 - Panne électrique. Les routeurs ne sont plus accessibles.
11h54 - Fin de la panne, début de remontée électrique.
15h03 - Les installations semblent de nouveau coupées depuis une trentaine de minutes.
15h54 - La situation n'est pas stable. Lors des basculements EDF vers les groupes électrogènes, les onduleurs ne fonctionnent pas.
16h29 - C'est à la troisième coupure EDF que le disjoncteur principal a mal réagi, d'où la première coupure du site.
16h43 - La deuxième panne du site semble provenir d'onduleurs défaillants.
17h20 - Le basculement, qui a pour but d'alimenter les onduleurs avec les groupes électrogènes, a mal tourné. Nouvelle coupure générale : la troisième !
17h50 - Fin de la coupure.
18h08 - Les onduleurs ne sont pas connectés aux groupes électrogènes. Le disjoncteur principal reste hors d'usage et ne sera pas réparé le soir même - il n'y a pas d'astreinte sur ce type de matériel. Tout fonctionne sur les seuls groupes électrogènes.

Lundi 27 mars
18h06 - Redbus prévoit une intervention sur les installations le soir, vers 20 heures. Il s'agit de reconnecter les onduleurs sur les groupes électrogènes et de réparer le disjoncteur principal.
23h44 - Les onduleurs sont connectés. Le site est toujours alimenté par les groupes, mais protégé par les onduleurs.

Mercredi 29 mars
15h25 - Le site est de nouveau alimenté par EDF, et les processus de secours ont été testés positifs.
Fin d'incident.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Jérôme Desvouges , 01 Informatique
http://www.01net.com/editorial/311754/h ... enquetent/
Image

Répondre