Dans "Les Echos", Noos/NC est ambitieux

Jacques · Message par **Jacques** » ven. 12 janv. 2007, 00:34

Le quotidien économique "Les Echos" a fait paraître le jeudi 11 janvier un exxxxxcellent article -- comme disait le regretté Coluche -- qui occupe une page entière du journal -- sur le nouveau grand opérateur du câble Noos/NC/EstVideo/Coditel piloté par les fonds d'investissement Altice et Cinven et qui revendique 4,5 millions d'abonnés triple play.

Impossible de le reproduire tel quel en raison des droits d'auteur (l'artcicle est payant sur le site des "Echos"). Par contre, je peux vous en indiquer les grandes lignes et y apporter quelques commentaires, car il est, à mon avis, très intéressant et permet de mieux comprendre la stratégie à moyen terme des actionnaires.

L'auteur de l'article explique tout d'abord que le câble est bien implanté aux Etats-Unis et dans certains pays d'Europe alors qu'il est à la peine en France, car il souffre notamment d'une mauvaise perception par les consommateurs français. Altice et Cinven veulent y remédier et faire de leurs réseaux câblés l'un des trois premiers opérateurs du haut débit en France proposant une offre quaduple play : TV, Internet, téléphonie fixe et mobile. "Dans trois ans, il y aura France Télécom, Noos Numéricâble et Free ou Neuf Cégetel", prédit Patrick Drahi, l'un des principaux actionnaires du nouvel ensemble.

Après un historique détaillé de la recomposition du câble en France, "Les Echos" expliquent comment Altice a taillé dans les effectifs et a su rentabiliser ses deux premières petites opérations dans le domaine du câble, EstVidéo et Coditel. "Quant on a un taux de pénétration inférieur à 20% des pises raccordables dans une ville, on perd de l'argent. Quand celui-ci est supérieur à 35%, on en gagne beaucoup. Et, quand, en plus, on offre un accès Internet en utilisant notre propre réseau, on dégage des marges de 70% sur chaque abonné, contre 30% à 40% seulement pour les fournisseurs d'accès ADSL", explique Patrick Drahi. Voilà ce qui justifie, à mon avis, la course aux nouveaux abonnés avec des tarifs agressifs depuis le 23 octobre dernier avec la nouvelle offre... sans oublier les anciens abonnés qui peuvent aussi bénéficier de tarifs plus avantageux.

La bonne vieille méthode de coupes sombres dans les effectifs est donc appliquée à Noos/NC depuis quelques semaines et les premières victimes en sont les salariés (792 emplois seront finalement supprimés suite aux négociations avec les syndicats). Cependant, cela n'empêche pas les actionnaires de consentir de lourds investissements en vue de la modernisation du réseau sans lequel la conquête de nouveaux clients à grande échelle ne pourra pas se concrétiser. Noos a été payé au prix fort et les actionnaires prévoient d'investir 200 millions d'euros par an pendant trois ans pour déployer la fibre optique. Et ils ne veulent pas s'arrêter là. Ils ambitionnent de devenir le quatrième opérateur mobile -- bien réel et non pas virtuel --, pour la bagatelle de 2 milliards d'euros dont 619 millions d'euros pour l'achat de la licence. "Ce n'est pas un problème, affirme Patrick Drahi, les banques sont prêtes à nous les prêter".

En contrepartie, Altice et Cinven négocient "très durement" avec les chaines de télévision qui, bien souvent, décident de ne pas suivre les conditions draconiennes qui leur sont imposées pour continuer à être diffusées par Noos/NC et les autres réseaux. C'est sans doute pour cette raison que Sci-Fi et VH1, par exemple, ne sont plus présentes dans les nouvelles offres TVMax. Selon "Les Echos", Noos/NC imposerait actuellement des baisses de 15% en moyenne sur les redevances versées aux chaînes.

Voici donc la machine de guerre lancée. L'auteur de l'article conclut en expliquant qu'il subsiste néanmoins un bémol : "la très mauvaise image de marque du câblo-opérateur auprès du public". Et d'enfoncer le clou : "La redresser [cette image de marque, bien entendu] nécesitera des années d'efforts. Là, ni l'argent, ni la technologie ne suffiront". Altice et Cinven sauront-ils relever ce défi ?

Ce que ne dit pas "Les Echos" dans cet article, c'est que l'objectif des fonds d'investissement est normalement de revendre l'ensemble ainsi restructuré et remis sur les rails en faisant une belle plus-value au passage. Certainement à un gros opérateur de télécoms. A mon avis, cela intéressera sans doute Vivendi.. ou Neuf Cégetel ou les deux.. qui sont liés capitalistiquement. Selon moi, Iliad, maison-mère de Free, n'aura pas les reins assez solides pour se payer un tel ensemble. A moins que le futur repreneur ne soit pas français... ce qui me paraît encore plus probable ! Mais tout cela n'est que suppositions de ma part...

baraban · Message par **baraban** » ven. 12 janv. 2007, 00:51

Salut,

Selon "Les Echos", Noos/NC imposerait actuellement des baisses de 15% en moyenne sur les redevances versées aux chaînes.

C'est "logique" dans le sens que maintenant Numericable NOOS a plus de poids par le nombre d'abonnés, donc ils peuvent se permettre d'être plus draconiens au niveau des redevances par abonné : derrière Canal+ c'est lui le 2e opérateur TV en France (et pas Free ou FT...). D'ailleurs ça ne m'étonnerait pas que Canal+ négocie les droits bien moins chers que NC (par abonné bien entendu) vu que leur pouvoir est encore plus étendu (+ de 4 millions d'abonnés quand même). Et cette tendance risque de s'accentuer avec lafusion CanalSat/TPS, C+ a déjà fait savoir qu'ils vont revoir à la baisse les redevances cinéma et TV... malheureusement ce n'est pas bon pour les chaînes qui risquent de voir leur qualité baisser si les rentrées d'argent ne sont pas à la hauteur

Ils ambitionnent de devenir le quatrième opérateur mobile -- bien réel et non pas virtuel --, pour la bagatelle de 2 milliards d'euros dont 619 millions d'euros pour l'achat de la licence. "Ce n'est pas un problème, affirme Patrick Drahi, les banques sont prêtes à nous les prêter".

Donc il est clair que ce sera eux les futurs opérateurs, Iliad a clairement fait savoir qu'aux conditions actuelles ils n'achèteraient pas la license... par contre ça ne fait pas peur à notre cablo. Après il faut voir s'ils arriveraient à payer toute l'infrastructure car ils partent de presque rien... 0 expériences en technologie radio.

A+
Baraban

fernandn · Message par **fernandn** » ven. 12 janv. 2007, 00:56

Je vais pouvoir lire cet article demain ! Ca à l'air d'être intéressant !

Par contre un fond d'investissement n'est pas forcément un revendeur d'entreprises ! Il peut également rechercher des entreprises qui ont un rentabilité récurrente ! Avec cet ensemble c'est peut être le cas !

Mais de doute façon je ne suis pas dans les secrets de dieux ! Donc on verra !

Jacques · Message par **Jacques** » ven. 12 janv. 2007, 00:58

fernandn a écrit :un fond d'investissement n'est pas forcément un revendeur d'entreprises ! Il peut également rechercher des entreprises qui ont un rentabilité récurrente !!

Tu as des exemples précis ?

ludax · Message par **ludax** » ven. 12 janv. 2007, 10:40

je pense quils dopivent se faire plutot du souci car lesgens avant de s'aboner se rensigner et quand on tape numericable dans google on tombe en 3eme potitions sur misericable donc je pense quils sont pus de souci a ce faire...

fernandn · Message par **fernandn** » lun. 15 janv. 2007, 01:32

Jacques a écrit :
fernandn a écrit :un fond d'investissement n'est pas forcément un revendeur d'entreprises ! Il peut également rechercher des entreprises qui ont un rentabilité récurrente !!
Tu as des exemples précis ?

CINVEN !

baraban · Message par **baraban** » lun. 15 janv. 2007, 01:39

Je pense qu'il voulait plutôt un exemple de société appartenant à un fond d'investissements et qui n'a pas été revendue à court/moyen terme... et bien il en aura :
- Keolis (société de transports) appartient pour plus de moitié au fond britannique 3i (le reste étant majoritairement aux mains de la SNCF)... et pourtant 3i ne lâche pas le morceau pour le moment.
- Eutelsat appartient à plusieurs fonds d'investissement (dont Cinven) depuis des années...

Et oui leur but n'est plus seulement de dégager une plus-value rapidement mais plutôt de s'accaparer les bénéfices des sociétés dans lesquelles ils ont investi...

A+

fernandn · Message par **fernandn** » lun. 15 janv. 2007, 01:41

L'exemple de ces dernières années : LEGRAND !

fernandn · Message par **fernandn** » lun. 15 janv. 2007, 01:42

Et oui leur but n'est plus seulement de dégager une plus-value rapidement mais plutôt de s'accaparer les bénéfices des sociétés dans lesquelles ils ont investi...

A+[/quote]

Je dirais plutôt : avoir un retour sur investissement !

Jacques · Message par **Jacques** » lun. 15 janv. 2007, 02:02

Merci pour ces exemples. Donc Noos/NC avec des fonds d'investissements pour actionnaires à long terme, en l'occurence Altice et Cinven, pourquoi pas ? Je posais la question parce que la boîte dans laquelle je bosse est aussi contrôlée par des fonds d'investissements... mais dans mon cas, il ont l'intention de vendre à moyen terme pour dégager une plus-value.
A+